Au début de l'année 1981, je suis toujours à l'Université Laval et j'entreprends ma deuxième année de droit. Je m'entraine toujours au PEPS à la salle de conditionnement physique et je cours régulièrement. Lors de mes entrainements de musculation, je croise souvent le bilbliothécaire de la section de droit au Pavillon Bonenfant, Monsieur Édouard Casobon.
Édouard me parle qu'il veut faire le marathon de Montréal à l'automne. C'est le début de la première vague du marathon qui a commencé à la fin des années 70. Il est très enthousiaste dans son projet. Il pique ma curiosité car j'aime la course à pied, mon jogging faisant déjà partie de mes habitudes de vie depuis deux ans. Je l'interroge sur la façon dont il va se préparer pour cette épreuve de 42.2 kilomètres. Il me parle d'une brochure qui contient un programme d'entrainement. Elle est écrite par Jo Malléjac, un passionné de la course à pied. Comme elle est distribué dans les boutiques de course à pied, je me la procure facilement.
Dès que je commence à lire cette brochure, c'est le coup de foudre. Je vois qu'elle contient un programme d'entrainement qui me semble accessible, qui est progressif et bien expliqué. Monsieur Malléjac a intercallé, entre les grilles d'entrainement pour chaque mois, des conseils judicieux sur tous les aspects de l'entrainement, des exercices d'étirement jusqu'à l'alimentation. De plus, le ton employé par Jo Malléjac est très motivant et me donne le désir de compléter cette épreuve mythique.
Je fais donc du Marathon de Montréal 1981 mon objectif. Je suis à la lettre toutes les distances indiquées à chaque jour dans la grille d'entrainement. Comme la brochure insiste beaucoup sur le «long slow distance», soit de courir à un rythme permettant de soutenir une conversation, tous mes entrainements sont faits de cette façon. J'ignore donc les entrainements de vitesse par intervalles qui sont proposés car j suis trop motivé par cette approche du «long slow distance».
Cependant, comme le marathon n'est qu'au mois de septembre 1981, je m'inscris à des compétitions sur de plus courtes distances afin d'entretenir ma motivation. Je me présente, en juin, à une première compétition à Beauport qui fait partie du programme Bonne Course 1981, soit le10 km du Grand Prix de Beauport. Je suis impressionné par les autres compétiteurs. Comme je n'ai alors personne pour me «coacher», je crois que je dois faire cette course sur mon rythme d'entrainement «long slow distance». Au coup de départ, je vois presque tous les coureurs partir comme des gazelles. Je suis loin en arrière et je terminerai la course en 51 minutes sur mon petit rythme à l'aise.
Je ferai d'autres courses durant cet été-là.: Super-Jogging de Ste-Foy, La Galipote, Tour du Lac Sergent, 10 km des Fêtes du Trait-Carré. Je m'amuse comme un petit fou et j'adore déjà l'ambiance des compétitions. Mais je ne suis pas encore un vrai coureur. Je reste sur mon rythme «easy» et je termine mes courses de 10 km en 48 minutes. Jusqu'au 30 août à une course appelée l'Amicale des Coureurs à Ste-Foy. Je décide alors, pour une raison que j'ignore, d'essayer de partir rapidement pour voir le résultat. Tout à coup je force, ma respiration n'est plus la même. Je ne n'avais jamais couru de cette façon avant. Le résultat sera surprenant: 43 minutes 58 secondes. Je venais de retrancher 8 minutes à mon premier temps de l'été. Comme quoi le «long slow distance» avai t payé...
Le marathon de Montréal est alors à deux semaines, soit le 13 septembre. Comme je suis étudiant et que je n'ai pas d'argent pour me payer une chambre d'hôtel, je réserve une chambre au YMCA sur la rue Stanley à 20 $ pour la nuit. Un coureur rencontré dans une compétition et qui fait aussi le marathon me donnera un «lift» et partagera ma chambre du YMCA. Curieusement, Édouard Casonbon, qui avait semé en moi cette graine de marathonien, ne fera pas le marathon.
Ce premier marathon sera pour moi innoubliable. Douze mille coureurs sur le Pont Jacques-Cartier et il n'y avait pas d'autres épreuves à cette époque. L'ambiance le long du parcours était très enthousiaste. Il y avait beaucoup de spectateurs qui criaient. Je traverserai ce marathon en 3 heures 36 très à l'aise, sans vraiment frappé le «mur» comme on l'appelle, avec le désir de continuer à courir cette épreuve mythique, toute ma vie...
À suivre.
Quel bel exemple de motivation! Aussi, j'en ai appris sur le long slow distance.
RépondreSupprimerDe Johanne xxx
Salut François, c'est bien que tu te lances dans cette aventure d'un blog de course. J'ai lu tes articles et tu as de belles choses à nous dire. Merci de partager tout ça avec nous.
RépondreSupprimerBienvenue François dans le monde du blog! J'arrive ici via trainingforboston qui nous a fait le plaisir de te présenter . Je tenterai mon tout premier marathon en septembre, et ici, je crois bien que je trouverai de l'inspiration à souhait!!! Bien hâte de lire la suite....
RépondreSupprimerTout comme Claire j'arrive ici via la recommandation de Luc "frozen marathon man" et je trouve un échos, à 30 ans d'écart, avec ce que je vis en ce moment, moi qui prépare mon premier marathon en ce moment ;-)
RépondreSupprimerJe t'ajoute donc à ma blogroll pour suivre tes histoires, fort bine écrites de plus!
un vrai plaisir de te lire !
RépondreSupprimermerci de nous faire partager ça et bienvenue dans le petit monde (de plus en plus grand) des blog-runners ;)