lundi 18 mars 2013

Course des Pichous

Je n'avais pas fait cette course depuis une vingtaine d'années, du temps où je faisais partie du club La Foulée.
Lorsque je l'ai mise à mon programme 2013, je voulais d'abord avoir une compétition à faire durant l'hiver. En choisissant Les Pichous plutôt qu'une course dans le région de Montréal au mois de février, j'allais donc faire un retour aux sources.

Samedi le 16 mars, je suis allé chercher mon ami Gilbert Robitaille chez lui à l'Ancienne-Lorette vers 6:15 heures. Le départ de la course étant à midi et le voyage entre Québec et Saguenay durant un peu plus de deux heures, nous voulions arriver tôt afin de prendre notre temps avant la compétition. Vers 6:30 heures, nous sommes passé prendre Jean Bouchard, coureur aveugle de 76 ans que j'ai guidé dans les années 80, et son Guillaume Laframboise, son coureur guide.

Le voyage d'aller s'est bien déroulé compte tenu de la nouvelle autoroute quatre voies entre Québec et Saguenay. Je n'avais pas encore eu l'occasion de l'emprunter. Nous avons fait un petit arrêt à l'Étape, soit à mi-chemin. Nous y avons rencontré des coureurs du Club de l'Université Laval.

La course des Pichous fait 15 km, le départ étant donné à Jonquières, soit à l'ouest de la ville de Saguenay:


Comme l'arrivée se fait dans la zone portuaire de Saguenay et que les vestiaires et douches sont au Cégep de Chicoutimi, à un kilomètre de l'arrivée, nous avons décidé de nous rendre directement au Cégep pour se changer. Nous pouvions laisser la voiture à cet endroit et prendre un autobus prévu par l'organisation afin de nous rendre au départ.

Les premiers autobus devaient passer au Cégep à 9:45 heures et les deuxièmes et derniers à 10:15 heures. Cependant, comme ils embarquaient d'abord des coureurs qui avaient laissé leur voiture dans le stationnement de la zone portuaire et qu'il y avait uniquement deux autobus pour faire la navette entre Saguenay et Jonquières, ce n'est qu'à 11:00 heures, soit une heure avant le départ seulement, que nous avons pu grimper à bord du dernier autobus se rendant à Jonquières. Il n'y avait pas assez de place pour le nombre de coureurs qui s'étaient rendu au Cégep. Laissez moi vous dire que je n'ai pas apprécié attendre aussi longtemps au Cégep de Chicoutimi. Plus le temps passait, plus je me demandais si nous arriverions à l'heure pour le départ. Les organisateurs auraient du prévoir plus d'autobus pour faire la navette. Si je refais cette course l'année prochaine, j'arriverai déjà changé et je laisserai mon véhicule dans le stationnement de la zone portuaire.

Nous sommes finalement arrivé au départ à 11:30 heures, soit un maigre 30 minutes avant le départ. Il fallait entrer dans les installations de la Cité St-François, soit un centre sportif exigu où les organisateurs remettaient les dossards et les puces. Comme la température était froide ( -12 C, -20 C facteur vent ), la presque totalité des coureurs attendaient à l'intérieur. On parle de plus de 800 coureurs. J'avais l'impression d'entrer dans un poulailler. Remarquez bien, je suis habitué de courir dans un zoo :)

J'étais avec Gilbert et nous nous sommes frayé un chemin à l'intérieur jusqu'au gymnase où se trouvaient les tables de remise des dossards et des puces. Nous avons procédé rapidement à l'installation de notre puce sur une chaussure et de notre dossard et sommes sorti se réchauffer en courant 2 km autour du centre sportif Cité St-François:


Je me suis dit que ce n'était pas pire que de faire des tours du stationnement du Centre Lucien Borne le dimanche lorsqu'il nous manque quelques centaines de mètres pour voir apparaître à notre montre Garmin la distance souhaitée pour notre longue sortie.

La course

C'était froid avec ce -20 C facteur vent. J'avais deux couches sur le haut du corps, soit un polartech mince comme première couche et un autre polartech  plus épais comme deuxième. Pour les jambes, un collant moyennement épais et naturellement un bonnet mince pour la tête ainsi que mes gants en polartech. Après le léger réchauffement que j'ai fait avec Gilbert, j'étais bien.

Le départ a été donné à l'heure. J'aurais du partir ma Garmin dès le coup de départ car il n'y avait pas de tapis électronique sur la ligne de départ mais uniquement à la ligne d'arrivée. Le peleton était serré et il a été quelque  peu difficile de prendre mon rythme dans les 200 premiers mètres. Même que les organisateurs n'avaient pas enlevé les barrières de sécurités situées à 200 mètres de la ligne et  qui empêchaient les véhicules de passer. Heureusement que les coureurs pouvaient se faufiler à gauche et à droite de ces barrières ou dans les espaces entre elles comme j'ai fait.

Après 200 mètres, j'ai pu prendre mon rythme. Gilbert s'était faufilé entre les coureurs, il était déjà loin devant moi et je ne le voyais plus compte tenu que le peleton était très compact.

J'ai regardé ma Garmin et j'ai vu que j'étais sur mon pace 10 km, ce qui est correct pour les Pichous. Voici le profil de ce parcours:



Les cinq premiers kilomètres sont rapides et je les ai franchis en 5:03, 5:00, 5:00, 4:58 et 5:07. Nous avions le vent de dos pour toute la course sauf entre le premier et le troisième kilomètre où nous l'avions de côté. À tel point que j'avais chaud avec mes deux couches sur le haut du corps.

Après le cinquième kilomètre, je savais que je ne pourrais maintenir ce rythme pour 10 kilomètres de plus. J'ai donc ajusté en prenant mon pace demi-marathon: 5:21, 5:12, 5:06, 5:09 et 5:07. Il y a une petite montée  entre le cinquième et le sixième kilomètre, ce qui explique le 5:21. J'étais plus confortable et je me sentais bien. Les intervalles et les tempo run faits avec Gilbert cet hiver ont rapporté.

Entre le cinquième et le dixième kilomètre, le profil est très descendant avec une accentuation de la descente entre 8.5 km et 10 km. C'est vraiment un parcours roulant. Par contre, ça fait mal aux jambes.

Les cinq derniers kilomètres sont plats avec quelques faux plats montants. J'étais heureux d'avoir du plat pour reposer mes jambes des descentes mais le pace a été un peu plus lent compte tenu des faux plats montants. J'ai fait du  dixième au quatorzième kilomètre: 5:22, 5:15, 5:23 et 5:26. Je commençais à avoir les jambes plus pesantes mais je savais que je terminerais probablement fort.

Dans le dernier kilomètre, nous sommes arrivé à Saguenay dans la zone portuaire. Il y avait une belle ambiance et pas mal de spectateurs pour nous encourager malgré le froid. J'ai bien aimé. J'ai fini avec un dernier kilomètres sur mon pace 10km ( 5:00 ) et même avec une accélération dans les derniers 100 mètres. J'étais bien content de ma course. Temps officiel: 1:18:17, soit une moyenne de 5:13. Un bénévole nous a retiré la puce à l'arrivée.

J'avais dit à Gilbert de ne pas m'attendre à l'arrivée pour ne pas prendre froid. Il a terminé en 1:14:00, temps officiel. Nous sommes retourné vers le Cégep en joggant pour faire un retour au calme. Cependant, tout un retour au calme si on regarde le dénivelé:


L'après-course

Beaucoup d'ambiance. Le vestiaire du Cégep était plein et les coureurs étaient de bonne humeur et heureux après leur course. Il y avait quelque chose d'électrique que je n'avais pas senti depuis longtemps. C'est vrai que le gens du Saguenay sont sympathiques et chaleureux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait une compétition dans ce beau coin de pays.

Pour 25 $, nous avions droit à un repas spaghetti à la cafétéria, ce qui est rare pour un coût d'inscription que l'on peut qualifier de bas. Après le repas, Gilbert a trouvé des fauteuils à l'extrémité de la cafétéria où nous avons pu relaxer en attendant Jean Bouchard et son guide Guillaume. En parlant de ces derniers, ils ont terminé en 1:33:07 ( 6:12/km ). Jean a 76 ans, il est complètement aveugle et il a un problème d'audition très important. Pour moi, il est un exemple. Regardez comment il était heureux de recevoir sa médaille dans la catégorie 75-79 ans:



J'ai tenu à ce que nous puissions avoir une photo de notre petite équipe de 4. De gauche à droite, Guillaume Laframbroise, coureur guide de Jean, moi-même, Jean Bouchard et Gilbert Robitaille:



Je veux souligner le travail exceptionnel que Guillaume a fait pour Jean dans la journée. Il est son guide le plus régulier depuis 2008. Je sais ce que ça représente parce que j'ai longtemps fait ce travail dans les années 80 faisant faire, entre autres,  à Jean son meilleur temps sur marathon à Montréal en 1986 ( 3 heures 06 ) . Il avait alors 50 ans et j'en avais 27 ans. 

Des coureurs du zoo, un autre a participé à la compétition, soit Paul Tessier. Paul est monté à Saguenay avec sa fille. Je l'ai vu avant la course au Cégep de Chicoutimi. Il m'a dit qu'il voulait courir avec sa fille Paul a terminé en 1:25:29 et Julie, sa fille, en 1:26:40.

Jean-Yves

Notre ami Jean-Yves Sanfaçon,  la même journée, prenait part au National marathon à Washington. Ce marathon fait partie de la série Rock and Roll:



Encore une fois, Jean-Yves a fait preuve d'une belle régularité en terminant ce marathon en 3 heures 47. Il a donc fait un bon temps compte tenu que le parcours de Washington était difficile comportant quelques bonnes montées. Sa performance est seulement à 8 minutes de son meilleur temps à vie réalisé à Chicago l'année dernière.  Il faut dire que Jean-Yves est un spécialiste des côtes.

André Lepire

Un autre ami du zoo, André Lepire, reviendra de son long séjour en Floride au mois d'avril. Il a passé l'hiver dans le sud, étant à Arcadia, Floride,  depuis le début novembre. De son côté, le 17 mars, il a pris part au demi-marathon de Sarasota en Floride. Il a, lui aussi, offert une belle performance en terminant en 1:46:06, soit deuxième dans sa catégorie ( 60-69 ans ).

Bref, de belles compétitions pour tous, ce qui nous donne le goût de continuer à bien s'entraîner en vue de nos marathons du printemps.

6 commentaires:

  1. Un excellent récit de course. C'est comme si j'y étais. Bravo à vous tous pour cette course.

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  2. Une bien belle course malgré les mauvaises conditions du départ... Bravo à toi François. Bonne récupération.

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  3. -20° et ben dis donc, l'hiver dure encore bien longtemps cette année mais ça ne t'empêche pas d'enchainer les belles sorties et les beaux chronos, BRAVO!!!

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  4. Trop facile de courir en descente ;-) Bravo François, toujours présent ;-)

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  5. Sympa ce récit de course, et surtout d'après-course. Tu mets bien en lumière des anonymes qui méritent vraiment les félicitations d'après-course !

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  6. Très bon compte rendu, qui me permet de revivre la course à partir d'un autre point de vue. J'ignorais qu'ils avaient manqué d'autobus pour transporter les coureurs à la Cité St-François. C'est un manque de prévoyance de la part des organisateurs. J'imagine que le tout sera corrigé l'an prochain. Re-bravo pour ta course!

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