samedi 26 février 2011

Je suis devenu un marathonien

Dans mon billet précédent,  je vous ai raconté ma saison 1981 dont le point d'orgue a été mon premier marathon à Montréal au courant de mois de septembre. Je suis alors devenu un marathonien et me suis alors juré que je ferais des marathons toute ma vie. Mais qu'a été la saison suivante. Suis-je tombé dans l'effet «anti-climax»  qui suit le premier marathon pour la majorité des gens qui font l'expérience de franchir cet«himlaya» personnel ?

J'avais lu qu'un vrai marathonien faisait habituellement deux marathons par année, un au printemps et un autre à l'automne. Je désirais suivre cette voie. Naturellement, j'étais aussi emporté par l'effet du Marathon de Montréal. Monsieur Serge Arseneault et les organisateurs, pour l'année 1982, déplacèrent la date de l'évènement en mai à la déception de plusieurs.

Mais en ce qui me concerne, c'était un défi de plus. Je mis la main sur le nouveau guide d'entrainement du Marahon de Montréal et le suivis de nouveau à la lettre. Il était maintenant hors de question que je m'entraine à l'intérieur durant la saison froide comme je le faisais à mes débuts en course à pied. Je m'équipai alors convenablement en me procurant les souvêtements «Lifa» en polypropylaine qui faisaient alors sensation à l'époque et un survêtement de coureur en nylon. J'étais prêt alors à affronter l'hiver.

Je m'entainai de nouveau seul durant l'hiver 1981-1982 tout en continuant à fréquenter la salle de musculation du PEPS de l'Université Laval. Comme j'étais très enthousiaste, j'avais, par contre, déjà réussi à contagier un co-chambreur où j'habitais, qui s'appelait Bernard et qui étudiait au bacc en administration. Il me voyait étudier assidûment mes bouquins de droit et m'entrainer aussi méthodiquement pour le marathon. Il décidra de s'inscrire lui aussi au Marathon de Montréal.

Ce deuxième marathon se courra sous un temps plus chaud qu'en septembre 1981 et je le terminerai en 3:45:41 sans difficulté majeure. Bernard, quant à lui, le terminera en plus de quatre heures. Il sembla quelque peu dégoûté par l'expérience et me dira ne pas être tenter à la renouveler.

De mon côté, la résolution que j'avais prise de faire deux marathons par année sera facile à accomplir. Mon deuxième marathon de l'année et troisième à vie se tiendra à Québec, dans ma cour. Il s'agissait du Marathon 5ième Groupe-Brigade du Canada organisé par les militaires de Valcartier. Il était habituellement tenu au mois d'octobre après le Marathon de Montréal. Mais comme ce dernier avait été déplacé en mai, celà permit au 5ième Groupe-Brigade du Canada d'avoir plus d'espace et de choisir une autre date plus clémente pour les organisateurs. Il fut scédulé pour le 22 août 1982.

Mon entrainement d'été se déroula bien comme l'été précédente. Toujours le «long slow distance» car je n'étais pas encore adepte de l'intervalle. Celà devait être efficace. J'ai relevé dans mes archives personnelles un certificat du Super-Jogging, course de 10 km, où je réussis à faire un chrono de 40:51. Je participai aussi à deux 10 000 mètres sur piste, les crépuscules des Centaures avec des chronos de 40:00 et 41:01. Le 11 août 1982, un autre crépuscule fut tenu et cette fois, je fis un 5 000 mètres sur piste en 19:43.

La semaine précédant le marathon 5ième Groupe-Brigade du Canada, en lisant les articles du journal Le Soleil, je me rendis compte que ce marathon n'en était pas un de masse comme celui de Montréal où 12 000 coureurs s'élançaient du Pont Jacques-Cartier mais plutôt un marathon surtout fréquenté par les coureurs plus performants capables de compléter la distance en moins de 3 heures. Par contre, l'épreuve n'était pas fermé aux coureurs plus lents.

Je fus donc un peu impressionné de me présenter au quartier général du marathon qui se tenait au PEPS de l'Université Laval la fin de semaine du 22 août. Cependant, l'épreuve se déroulera bien pour moi sur un parcours que je connaissais  pour en avoir, sans le savoir,  fait plusieurs sections durant mes entrainements. Sous une température plutôt fraiche pour l'été, soit 17 degrés Celcius, mon chrono de 3:36:36 sera identique à mon premier marathon à vie, sauf pour les secondes. Vu que le peleton était plus petit qu'à Montréal et plus relevé, je ne terminerai que 358ième sur 508 mais très fier de ma performance.

Pour le reste de l'année 1982, j'avais mis la main sur un agenda de l'athlète qui avait été rédigé par Patrick Montuoro qui était marathonien d'élite et qui vivait au Saguenay. Je commençai alors à noter méthodiquement mes entrainements. J'y lis certains entrainements de fartlek, tempo, intervalles longs et même un test Léger Boucher pour mesurer le VO2 Max. J'attendrai 17 paliers. L'entrainement commencait à être plus varié. Prélude à l'année 1983...

À suivre.

samedi 19 février 2011

L'année de mon premier marathon

Au début de l'année 1981, je suis toujours à l'Université Laval et j'entreprends ma deuxième année de droit. Je m'entraine toujours au PEPS à la salle de conditionnement physique et je cours régulièrement. Lors de mes entrainements de musculation, je croise souvent le bilbliothécaire de la section de droit au Pavillon Bonenfant, Monsieur Édouard Casobon.

Édouard me parle qu'il veut faire le marathon de Montréal à l'automne. C'est le début de la première vague du marathon qui a commencé à la fin des années 70. Il est très enthousiaste dans son projet. Il pique ma curiosité car j'aime la course à pied, mon jogging faisant déjà partie de mes habitudes de vie depuis deux ans. Je l'interroge sur la façon dont il va se préparer pour cette épreuve de 42.2 kilomètres. Il me parle d'une brochure qui contient un programme d'entrainement. Elle est écrite par Jo Malléjac, un passionné de la course à pied. Comme elle est distribué dans les boutiques de course à pied, je me la procure facilement.

Dès que je commence à lire cette brochure, c'est le coup de foudre. Je vois qu'elle contient un programme d'entrainement qui me semble accessible, qui est progressif et bien expliqué. Monsieur Malléjac a intercallé, entre les grilles d'entrainement pour chaque mois, des conseils judicieux sur tous les aspects de l'entrainement, des exercices d'étirement jusqu'à l'alimentation. De plus, le ton employé par Jo Malléjac est très motivant et me donne le désir de compléter cette épreuve mythique.

Je fais donc du Marathon de Montréal 1981 mon objectif. Je suis à la lettre toutes les distances indiquées à chaque jour dans la grille d'entrainement. Comme la brochure insiste  beaucoup sur le «long slow distance», soit de courir à un rythme permettant de soutenir une conversation, tous mes entrainements sont faits de cette façon. J'ignore donc les entrainements de vitesse par intervalles qui sont proposés car j suis trop motivé par cette approche du «long slow distance».

Cependant, comme le marathon n'est qu'au mois de septembre 1981, je m'inscris à des compétitions sur de plus courtes distances afin d'entretenir ma motivation. Je me présente, en juin, à une première compétition à Beauport qui fait partie du programme Bonne Course 1981, soit le10 km du Grand Prix de Beauport. Je suis impressionné par les autres compétiteurs. Comme je n'ai alors personne pour me «coacher», je crois que je dois faire cette course sur mon rythme d'entrainement «long slow distance». Au coup de départ, je vois presque tous les coureurs partir comme des gazelles. Je suis loin en arrière et je terminerai la course en 51 minutes sur mon petit rythme à l'aise.

Je ferai d'autres courses durant cet été-là.: Super-Jogging de Ste-Foy, La Galipote, Tour du Lac Sergent, 10 km des Fêtes du Trait-Carré. Je m'amuse comme un petit fou et j'adore déjà l'ambiance des compétitions. Mais je ne suis pas encore un vrai coureur. Je reste sur mon rythme «easy» et je termine mes courses de 10 km en 48 minutes. Jusqu'au 30 août à une course appelée l'Amicale des Coureurs à Ste-Foy. Je décide alors, pour une raison que j'ignore, d'essayer de partir rapidement pour voir le résultat. Tout à coup je force, ma respiration n'est plus la même. Je ne n'avais jamais couru de cette façon avant. Le résultat sera surprenant: 43 minutes 58 secondes. Je venais de retrancher 8 minutes à mon premier temps de l'été. Comme quoi le «long slow distance» avai t payé...

Le marathon de Montréal est alors à deux semaines, soit le 13 septembre.  Comme je suis étudiant et que je n'ai pas d'argent pour me payer une chambre d'hôtel, je réserve une chambre au YMCA sur la rue Stanley à 20 $ pour la nuit. Un coureur rencontré dans une compétition et qui fait aussi le marathon  me donnera un «lift» et partagera ma chambre du YMCA. Curieusement, Édouard Casonbon, qui avait semé en moi cette graine de marathonien, ne fera pas le marathon.

Ce premier marathon sera pour moi innoubliable. Douze mille coureurs sur le Pont Jacques-Cartier et il n'y avait pas d'autres épreuves à cette époque. L'ambiance le long du parcours était très enthousiaste. Il y avait beaucoup de spectateurs qui criaient. Je traverserai ce marathon en 3 heures 36 très à l'aise, sans vraiment frappé le «mur» comme on l'appelle, avec le désir de continuer à courir cette épreuve mythique, toute ma vie...




À suivre.

dimanche 13 février 2011

Le début d'une vie de coureur

J'ai comencé à courir quand je suis entré à l'Université Laval en janvier 1979.¸

En visitant le PEPS,  je me suis dit que je devais profiter des ses installations. Je n'étais pas vraiment sprotif à cet époque. J'avais dix-neuf ans et j'avais passé mon adolescence à faire de la musique, soit jouer de la trompette. J'étais un adolescent un peu gras, en mauvaise condition physique.

Le hockey et le baseball m'avaient intéressé jusqu'à l'âge de douze ans mais durant mon cours secondaire et collégial,  aucun sport ne m'avait attiré. J'étais dans une bulle d'études et de musique car je menais de front mes études au Petit Séminaire de Québec et au Conservatoire de musique. En entrant au PEPS, j'avais l'embarras du choix pour pratiquer des sports en parascolaire mais je ne savais pas lequel choisir. J'ai donc arrêté mon choix sur un cours de conditionnement physique pour me remettre en forme.

Le cours consistait à aller en salle de musculation au moins trois fois par semaine. L'instructrice m'avait amené sur la piste intérieure de 200 mètres pour le réchauffement à la scéance de musculation. Il s'agissait de jogging. Elle m'avait expliqué que je devais courir autour de la piste 8 minutes la première semaine avant chaque scéance de musculation et ajouter une minute à chaque semaine par la suite.

J'ai persévéré pour aller jusqu'à courir 20 minutes. J'aimais cette piste. Il n'a jamais été question, dans les premières semaines d'aller courir dehors. Tout se passait à l'intérieur. C'était durant l'hiver 1979.

Durant les années 1979 et 1980, j'ai augmenté ma durée de jogging jusqu'à 40 minutes mais il n'était pas question de marathon. J'ai participé à deux reprises au 5km de l'Université Laval avec des chronos un peu en bas de 30 minutes. C'était lent pour un jeune de 20-21 ans. Je me souviens, une fois, d'avoir entendu l'annonceur dire que Phil Latulippe avait passé  la ligne d'arrivée et moi, il me restait quelques minutes encore. Phil Latulippe était connu comme le premier coureur à avoir traversé le Canada au jogging. Il courait longtemps mais lentement.

Ces deux premières années m'ont permis de me faire une base. La folie du marathon n'a commencé qu'en 1981...

À suivre.

samedi 12 février 2011

Présentation

Pourquoi un blogue intitulé «Courir pour exister». Parce que la course à pied est tout pour moi.

N'est-ce pas un peu exagéré ? Peut-être. Cependant, après avoir commencé à courir à l'âge de 19 ans en 1979 et depuis n'avoir jamais cessé, avoir complété 73 marathons sans avoir jamais manqué une année, je suis  toujours passionné de ce sport encore aujourd'hui. Pourtant,  je pourrais être désabusé.

J'ai donc décidé de partager avec vous, dans ce blog, tout ce que la course à pied m'a apporté et me donne encore aujourd'hui..